« Je ne pensais pas qu’un chiot pouvait demander autant de travail »
Nous sommes nombreux à entendre cette phrase et peut-être même à l’avoir déjà prononcée.
Il n’est pas rare de lire des posts qui dénoncent cette « prise de conscience ». Selon eux :
On se doit de savoir qu’un chiot c’est du travail
On se doit de savoir qu’un chiot chamboule forcément notre vie.
On se doit d’être prêt à investir du temps et de l’argent, etc
Comme si, le fait de savoir tout ça nous immunisait contre les doutes et les peurs…
Attention, mon objectif n’est pas de chercher à déculpabiliser les familles qui ne se sont pas suffisamment renseignées sur la race de leur futur chien et qui se retrouveront, de fait, dans l’incapacité de répondre à ses besoins parce que le casting de départ était défectueux !
Non, je veux simplement normaliser toutes les émotions et les questions que l’on peut voir apparaître lorsque l’on adopte un chiot.
Le « Puppy blues » est un sentiment de dépression lié à la frustration et à la peur de mal faire les choses quand on ramène un chiot à la maison
Vous pouvez manquer de sommeil, avoir envie de pleurer, ressentir des émotions très négatives et peut-être même être parfois à deux doigts de déraper dans une forme de violence
Se sentir dépassé par les accidents de propreté, les petites destructions, les mordillements et tous les autres comportements indésirables que peut produire un chiot… Voilà ce que provoquer le Puppy Blues !
Au cours du premier mois il est NORMAL de se demander :
Ai-je fait une énorme erreur ?
Est-ce que mon chiot va finir par faire des nuits complètes ?
Est-ce que mon chiot finira par ne plus courir après mes enfants ou le chat ?
Peut-être ne vous êtes vous jamais posé ce genre de questions, et tant mieux pour vous ! Mais d’autres incertitudes, d’autres doutes et peurs peuvent toujours apparaître, même lorsque le chiot grandit.
De nouveau : c’est NORMAL !
Votre objectif en tant que « parent », est de créer une relation harmonieuse, d’encourager les bons comportements et d’empêcher la répétition des comportements indésirables . Trois objectifs (ambitieux !) qui requièrent bien plus que quelques mois !
Voici mes 4 conseils pour surmonter le Puppy Blues :
PARLEZ EN AUTOUR DE VOUS
Avec les réseaux sociaux nous avons la fâcheuse tendance de mettre seulement en avant nos victoires et nos réussites. Je ne dis pas qu’il ne faut pas être fière de les montrer, mais parler de ses peurs, de ses détresses actuelles, des expériences négatives passées ou actuelles peut aussi s’avérer salvateur – pour nous mêmes et pour les autres, car tout le monde est dans le même bateau
Et même si vous avez l’impression que les autres chiots de la classe sont bien plus avancés que le votre, en réalité vous ne savez pas quels problèmes ils rencontrent dans d’autres circonstances. Vous et votre chiot avez peut-être aisément surmontés ces difficultés (voir vous n’y avez même pas été confrontés !)
Échanger, se montrer authentiques et transparents permet de relativiser et parfois même d’obtenir de bons conseils !
FAÎTES-VOUS CONFIANCE
L’information est partout, tout le temps, et s’avère souvent contradictoire. Cela n’aide pas franchement à gagner en cohérence de fait… En confiance.
Parfois il vaut mieux se cantonner à une approche, à un professionnel et, une fois que les fondations sont solides, s’ouvrir à ce qui se fait d’autre pour pouvoir encore plus progresser.
En revanche si vous sentez que ce professionnel n’est pas pour vous, que ce qu’il fait à votre chiot vous met mal à l’aise : écoutez-vous et fuyez ! Vous êtes en droit de poser des questions, d’avoir toutes les informations possibles et de demander à regarder comment il travaille avant de signer avec lui.
Il en est de même partout, tout le temps et avec n’importe qui. Vous êtes l’avocat de votre chiot . Si la situation vous semble délétère agissez. Même s’il s’agit de votre vétérinaire, de votre éducateur, de la personne qui partage votre vie, de votre meilleur ami, etc.
OFFREZ-VOUS DU TEMPS LIBRE
Aidez-vous de vos outils : les parcs, les jouets d’occupation (les vrais, pas un tug ou une balle que vous laissez à disposition) et d’autres personnes : les dog-sitter, les dog-walkers.
Garder des moments pour soi est essentiel pour conserver un minimum d’équilibre et ne pas devenir « esclave » de son chiot et sans le vouloir, mettre en place de mauvaises habitudes (ex : chiot incapable d’être calme car trop sollicité, ou incapable de rester seul, etc).
LAISSEZ DU TEMPS… AU TEMPS
Il est coutumier de dire qu’il faut trois jours pour stabiliser le stress de l’animal, trois semaines pour qu’il s’habitue à son nouveau lieu de vie et qu’il intègre les nouvelles règles du foyer, trois mois pour qu’il se sente bien chez lui et continue d’évoluer… J’ajouterai trois ans (voir 4 !) pour que vous ayez fait face à l’adolescence et son lot de changements, expérimenté tout un tas de situations ensembles (premières vacances, éventuelle arrivée d’un bébé, déménagement, etc), acquis de nouvelles compétences. Et là encore il ne s’agit que des moyennes. Chaque foyer est différent. Concentrez-vous sur vous mêmes. Ce n’est pas une course. Il n’y a pas de ligne d’arrivée.
De plus, concernant certains apprentissages, le temps peut jouer contre vous (le rappel, le calme, la marche en laisse, etc), mais il peut aussi être un précieux allié tant que vous vous montrez cohérent et empathique vis à vis de votre chiot
Êtes-vous en plein Puppy Blues ? Avez-vous dû y faire face ?
Qu’est-ce qui vous a aidé ? Sur quelle thématique avez-vous besoin de soutien ? Partagez votre expérience en commentaire